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Bleu presque transparent.

15 août 2011

And I broke my fingers one by one.

Mes choix m'échappent. Ma vie me fuit. Ce que je suis n'est plus sûr. Je ne pense qu'à toi, et plus je t'ai dans la tête, plus tu t'éloignes. Plus je m'égare. Comme si ça m'était égal. Personne ne me sens, ne me sais, ne me subit autant que tu l'as fait. Que tu le fais. Et j'ai essayé de me livrer à ces bras, à ces yeux noirs. J'ai essayé.  Plus j'essaie, plus je sais. C'était toi. Personne d'autre. Mais voilà, tu es loin. Et moi, je joue à des jeux dangereux. Je m'égare, ça m'est égal.

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13 août 2011

Papier plié.

Accoudé à la tablette, il prend un air faussement à l'aise. Ses yeux noirs. Mon regard fuit. Je sais déjà. Il lâche ces quelques mots. En un souffle dans ma trachée. Mes pomettes brûlent et saignent. Sous ses yeux noirs. Trop tard. Je suis terrifiée ou presque. Tout mon être recrache et vomit une gêne poisseuse, tenace. Je crois qu'il regrette. Je ne sais plus rien. Et ce soir j'attends qu'il m'appelle, en vain, sûrement.

31 juillet 2011

Why are you being a dickhead for? You're just fucking up situations.

Photo041J'ai rencontré un garçon.. Un garçon avec les joues qui se creusent de deux sillons au moindre rire. Deux creux où glisser ses lèvres. Un garçon avec une cicatrice sur le nez qu'on ne rêve que d'embrasser. Un garçon avec une bouche à dévorer. Les comissures relevées. Un garçon qui pourrait étreindre ma taille de ses deux mains. ..qui existe seulement dans mes rêves. Un garçon pour une autre.

29 juin 2011

Homesick.

Qui suis-je ? Je jette ici mes mots depuis plus de deux ans. Je crache mes pensées nauséeuses et quelques photographies prises au hasard d'un quotidien adolescent. Voilà. Depuis deux ans. Sans jamais me rendre compte qu'autant de temps avait filé depuis. Pourtant, mes dix-sept ans sont loin, et révolus. J'ai quitté par deux fois, déjà, mon chez moi. Un autre départ se dessine, un peu par choix, un peu par contrainte. A regret, beaucoup. Les gares..  les adieux. Les à bientôt qui veulent dire ; à jamais. A dans très longtemps. Et puis les larmes. J'ai tout quitté, tout retrouvé. J'ai erré. Je n'ai plus de racines. La place qui est mienne, je la cherche. J'erre. Je me perd, je tourne en rond. J'essaie mais je ne sais toujours pas ; qui suis-je ?

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27 février 2011

Agitée plus qu'aucune mer.

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Écume. Sur le rivage acéré. D'avant en arrière. D'arrière en avant. Tic. Les dents serrées, le coeur cahote. J'ai le mal de mer. Remue-ménage monstre dans la cage. Tac. Mon estomac balance entre mes talons et ma glotte. J'ai l'océan sur le bout de la langue. Vague à l'âme. L'orage gronde, on dirait bien que la tempête approche. Encore. La force du ressac. Broyée sous des tonnes d'eau. Rouleaux compresseurs. Rien que ça. Des tonnes, des tonnes. Je tangue. Plus fort. La houle. Cette danse. J'ai le mal de mer et de l'écume sur les lèvres. De l'écume plein la bouche. Eau boueuse.

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23 janvier 2011

Enfance.

Les figues mûres, si mûres déjà qu'elles se fissurent en leur bas. Failles. Entailles pourpres sur leur chair courbe, et duveteuse. Les rayons blancs de l'après-midi pénètrent en quelques halos de lumières l'opaque feuillage. Sous son ombre, un banc. Trop large pour s'y asseoir seul et bien trop étroit à plusieurs. Pas un bruit. Seul le cliquetis régulier des volets de bois.  Un vent brûlant. L'odeur du sel a parcouru des kilomètres jusque là. Et puis l'odeur du pin, à quelques pas. De minuscules sandales semées près du chemin de pierre, dans le gazon bien gras, aux pieds des tomates. Et sous ce banc forgé, couverts d'un drap d'ombre centenaire, dorment, nus, des tas de petits pieds.

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9 janvier 2011

Nil.

P1190635Jambes croisées à même le sol. Et cet air fatigué. Presque épuisé. Ses yeux sont vides et cernés d'un glacis pourpre. Lourd.  Pesant. Tout le poids de son corps sous ses cils. Le poids de son crâne. De chacune de ses pensées. Il ne vacille cependant pas. Ne tremble pas. Immobile. Entêté et tenace. Fort. Et pourtant sous son masque... il ondule immuablement. La raideur de sa chair et la courbure de sa nuque. Il regarde dans la direction de la large baie vitrée. Dans la lumière noire du matin on n'aperçoit que le sommet de quelques arbres. Et plus rien. Silence. Mon corps étouffe sous les draps, je relève le buste. Son visage enveloppé dans un voile. Un sourire, un air tranquille. Rendors-toi. Le soleil n'est même pas encore levé.

12 décembre 2010

Asphyxie Urbaine.

Voilà. Il y était. Aux marches des débris traversants avec sur son visage, l'air grave de quelqu'un qui a déjà fardé les marronniers. Plus d'une fois. Un air qui a bien plus à voir avec une masse qu'avec du vent. Ses pieds lourds mourraient doucement au bord de l'étendue stridente et invisible, pareille à du pavé qu'on fait miroiter ou à du métal qui, ayant trop été effleuré par les branches, finit par se dilater.  Le fossile se mis lentement à flotter au-dedans, sans plus aucun oiseau pour pleurer l'écorce. Seul, séduit par la rive et les tâches qu'elle emporte, il s'arrêta un instant. Les murs pleuraient un peu de poussière et  quelques plumes mais l'herbe, tremblant à la source, refusait de bleuir à nouveau. Encore, et toujours.


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6 novembre 2010

Upside down.

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Elle se tient là, lasse, délassée par le vent. Sa robe d'été   virevolte un peu. Elle frissonne. Son épiderme se délie, doucement. A ses   pieds en sillons, le sable vibre, remue, s'anime, danse, et sa peau, lisse,   soudain tremble, ondule, bouillonne. Écorchée par la pierre dure et rêche,   sèche et rude, et le soleil qui la brûle, elle ne bouge cependant pas. Elle   reste là, observant loin devant le vide, le néant, l'infini ; l'océan. Comme   c'est beau, comme c'est grand. Et mouvant. Immobile, mât solide d'un navire,   fière sur ses longues jambes, elle boit de grandes tasses d'air, salées.   L'écume caresse le rivage. Le rythme régulier des rouleaux la berce,   l'hypnotise presque. Elle s'agite un peu, tangue. Ancrée à son bloc de béton, voilier immobile parallèle à l'horizon, elle prend l'large ; rêves de   voyages.

2 novembre 2010

Gris.

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Elle avance, avec peine, sur les mégots qui pavent l’entrée : un pas, un autre, l’un après l’autre. Ses chaussures d’été s’enfoncent dans le bitume, elle courbe le dos, entre. La lumière l’aveugle. Sur tous les murs, à tous les angles, dans tous les sens, des flèches. Si elle ne connaissait pas par cœur le chemin, elle se sentirait perdue dans cette vaste entrée, avec toutes ces portes fermées, ces escaliers, toutes ces chaises alignées,  et ces gens assis, absents, qui ne disent rien. Pas un mot. Autour, c’est l’enfer : des sons interrompus, des phrases brisées et des milliers de questions, amputées, résonnent. Elle entend tout, mais tout à moitié. Son dos se courbe un peu plus, elle regarde ses pieds, blancs. Blancs comme le sol qui la retient et les murs qui l’écrasent. Blancs comme les fantômes pressant leurs chariots dans l’immensité des couloirs. Toujours le même décor. Des plantes artificielles qui ne meurent jamais, elles. Les portes défilent, les numéros. Elle en ouvre une, pas vraiment au hasard ; ça pue le médicament.

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