23 janvier 2011
Enfance.
Les figues mûres, si mûres déjà qu'elles se fissurent en leur bas. Failles. Entailles pourpres sur leur chair courbe, et duveteuse. Les rayons blancs de l'après-midi pénètrent en quelques halos de lumières l'opaque feuillage. Sous son ombre, un banc. Trop large pour s'y asseoir seul et bien trop étroit à plusieurs. Pas un bruit. Seul le cliquetis régulier des volets de bois. Un vent brûlant. L'odeur du sel a parcouru des kilomètres jusque là. Et puis l'odeur du pin, à quelques pas. De minuscules sandales semées près du chemin de pierre, dans le gazon bien gras, aux pieds des tomates. Et sous ce banc forgé, couverts d'un drap d'ombre centenaire, dorment, nus, des tas de petits pieds.
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