Upside down.
Elle se tient là, lasse, délassée par le vent. Sa robe d'été
virevolte un peu. Elle frissonne. Son épiderme se délie, doucement. A ses
pieds en sillons, le sable vibre, remue, s'anime, danse, et sa peau, lisse,
soudain tremble, ondule, bouillonne. Écorchée par la pierre dure et rêche,
sèche et rude, et le soleil qui la brûle, elle ne bouge cependant pas. Elle
reste là, observant loin devant le vide, le néant, l'infini ; l'océan. Comme
c'est beau, comme c'est grand. Et mouvant. Immobile, mât solide d'un navire,
fière sur ses longues jambes, elle boit de grandes tasses d'air, salées.
L'écume caresse le rivage. Le rythme régulier des rouleaux la berce,
l'hypnotise presque. Elle s'agite un peu, tangue. Ancrée à son bloc de béton,
voilier immobile parallèle à l'horizon, elle prend l'large ; rêves de
voyages.